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Un point sur nos actions de restauration de la connectivité des cours d'eau avec le European Open Rivers Programme

  • Photo du rédacteur: Parc national de la Vallée de la Semois
    Parc national de la Vallée de la Semois
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 18 heures

La démolition de plusieurs obstacles sur des affluents de la Semois a démarré en automne 2025. Ces opérations d’envergure, doublées d’une étude de suivi permettant d’évaluer leur efficacité, ont été rendues possible par le soutien du European Open Rivers Programme. Elles permettront de libérer plusieurs kilomètres de cours d’eau et s’inscrivent dans la volonté du Parc national de la Vallée de la Semois de rétablir la connectivité écologique de nos rivières.


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La connectivité écologique des cours d’eau est un enjeu majeur pour la santé de nos rivières et de ses habitants. En effet, la fragmentation de l’habitat est souvent citée comme étant l’une des causes principales du déclin de la biodiversité aquatique. De plus, les enjeux vont généralement bien au-delà des poissons puisqu'ils concernent, à plus large échelle, la résilience de nos cours d’eau mais aussi la qualité et la quantité de nos ressources en eau.


Cette problématique a été prise à bras le corps par les équipes du Parc national de la Vallée de la Semois dès le lancement du projet. Près de 300 obstacles ont ainsi été identifiés sur les rivières du Parc national, principalement des passages busés (tuyaux en béton qui permettent le passage d’une route ou d’un chemin), mais également des seuils ou barrages de faible hauteur.


En fonction de leur typologie ou de leur localisation, différents impacts et enjeux apparaissent. Par exemple, sur un petit cours d’eau de la forêt ardennaise, les enjeux – presque entièrement piscicoles – seront différents de ceux identifiés sur de plus larges cours d’eau, comme la Semois, où différents impacts et/ou risques liés à la présence d’anciens ouvrages, généralement obsolètes, doivent être pris en compte :


  • réchauffement de l’eau dans les retenues ;

  • blocage des sédiments derrière des ouvrages ;

  • connexion avec les nappes, etc.


Au-delà de ces enjeux spécifiques, les chantiers de restauration prioritaires ont aussi été choisis en fonction de critères plus généraux : l’importance écologique du cours d’eau, la faisabilité technique, le rapport cout/bénéfice, etc.


En complément de ces premières démarches, il a fallu trouver des financements pour assurer la démolition des obstacles. C’est ce que nous sommes parvenus à faire en obtenant le soutien du European Open Rivers Programme pour quatre projets à l’heure actuelle :


  1. Etude de faisabilité pour rétablir la connectivité écologique de la Semois non navigable (Florenville et Chiny)

  2. Démolition de 3 passages busés dans le bassin de l’Antrogne (Herbeumont)

  3. Démolition de 2 seuils sur le Bois Jean (Vresse/Bohan)

  4. Démolition de 4 passages busés dans la Fange des Gomhets (Tintigny)

 

Etude de faisabilité pour rétablir la connectivité de la Semois non navigable

Le premier projet est une étude de faisabilité réalisée par le bureau d’étude TER Consult. Celle-ci a consisté à analyser les opportunités d’améliorer la connectivité écologique de la Semois non navigable, sur le territoire des communes de Florenville et Chiny. Cette étude s’est notamment attachée à évaluer les impacts de certains ouvrages, les risques potentiels, ainsi que les différentes solutions possibles pour une Semois plus résiliente, et ce sur presque 90 km.


Dans le cadre de ce projet, nous sommes également entrain de conduire une étude sur l’impact des ouvrages et de leur retenue sur l’écologie de certaines espèces de poissons (barbeaux et chevaine) en collaboration avec l’Université de Liège (Focus)


Lien vers la page du projet sur le site du European Open Rivers Programme : https://openrivers.eu/projects/202406537-opening-up-the-semois-river-the-biggest-dr-project-in-belgium-yet/



Restauration de certains affluents de l’Antrogne

L’Antrogne est un affluent de la Semois situé sur la commune d’Herbeumont. Pour ce projet, 19.965 € ont été accordés par le European Open Rivers Programme pour nous permettre de lever trois passages busés sur ce ruisseau. Le montant total du projet, qui inclut la reconstruction de ponceaux hydrauliquement et écologiquement transparents, s’élève à environ 142.000 €.


Ces ponceaux sont modulables et préfabriqués en France. Ils conviennent parfaitement aux petits cours d’eau ; ils n’ont pas d’impact sur la vie des rivières, que ce soit au niveau de l’écoulement de l’eau, des sédiments, ou du mouvement des poissons. Les ponceaux permettent ainsi de reconnecter les cours d’eau tout en maintenant un accès durable à nos forêts, pour les services du DNF comme pour les exploitants forestiers.


Ce projet a permis de reconnecter environ 6 kilomètres de cours d’eau, au profit d’espèces comme la truite ou le chabot. La démolition de ces 3 obstacles a débuté à la mi-septembre 2025 et s’est poursuivie durant quelques semaines.


Lien vers la page du projet sur le site du European Open Rivers Programme : https://openrivers.eu/projects/202510751-culverts-removal-antrogne-belgium/ 


 

Restauration du ruisseau du Bois Jean

Grâce au European Open Rivers Programme, nous avons également pu libérer presque 15 km de cours d’eau sur le Bois Jean, un affluent de la Semois à hauteur de Bohan. Ces travaux ont été réalisés en automne 2025.


Deux seuils ont été ainsi supprimés afin de redonner au cours d’eau sa dynamique naturelle. Si l’un des ouvrages était devenu totalement obsolète, l’autre était encore utilisé par les propriétaires. Grâce à un dialogue ouvert et constructif, ainsi qu’un accompagnement du Contrat de Rivière, nous avons pu trouver ensemble une solution qui respecte à la fois les besoins de la nature et ceux des usagers. Une petite prise d’eau écologique sera installée ultérieurement, une fois que la rivière se sera stabilisée, afin de continuer à alimenter les étangs situés dans la propriété adjacente sans bloquer la circulation des poissons.


Ce projet, mené en étroite collaboration avec les propriétaires, les autorités locales et les partenaires du Parc national, illustre parfaitement ce que peut apporter une restauration de rivière bien pensée : une nature plus résiliente, des conseils apportés aux propriétaires et un paysage où l’eau peut enfin circuler librement.


Lien vers la page du projet sur le site du European Open Rivers Programme : https://openrivers.eu/projects/202511769-removing-two-weirs-bois-jean-river-belgium/ 

 


Restauration de la Fange des Gomhets

La Fange des Gomhets est un affluent de la Vierre, dont l’embouchure se situe dans le village de Suxy. Dans sa partie haute, la Fange des Gomhets comporte plusieurs réserves naturelles, dont le Vague des Gomhets (Ardenne et Gaume) ou encore la réserve naturelle domaniale du ruisseau du Moulin.


En dehors de ces réserves, le bassin est exclusivement forestier et exploité. Ainsi, de nombreuses routes ont été créées historiquement pour faciliter l’exploitation du bois. Ces routes croisent donc les différents ruisseaux de nombreuses fois, ce qui implique le placement d'ouvrages parfois problématiques. Nous avons ainsi répertorié pas moins de 11 ouvrages problématiques et prévu de travailler sur 6 d’entre eux, après concertation avec les différents acteurs et analyse des coûts/bénéfices.


Le European Open Rivers Programme co-finance ce projet et prend en charge la totalité des travaux de démolition. Les travaux de reconstruction, avec des ponceaux modulables, seront pris en charge par le Parc national de la Vallée de la Semois. Ce projet permettra de libérer approximativement 5 km de cours d’eau, dans un premier temps.


Lien vers la page du projet sur le site du European Open Rivers Programme : https://openrivers.eu/projects/202511781-removing-culverts-fange-des-gomhets-belgium/ 

 


Le soutien total du European Open Rivers Programme à ces quatre projets s'élève donc au total à 206 980 euros.

 

Evaluer l’efficacité de la restauration

Au-delà de la démolition de ces obstacles, un suivi scientifique renforcé est également mis en place, notamment sur l’Antrogne, à travers une étude de type CMR (Capture-Marquage-Recapture). Réalisé en collaboration avec le DNF/Service de la Pêche, il nous donnera la possibilité de mesurer l’efficacité de la restauration menée sur place. Les résultats seront ensuite partagés avec l’ensemble des acteurs concernés par la gestion des cours d’eau du territoire.


Ces actions s’inscrivent pleinement dans notre objectif de restaurer le fonctionnement naturel et durable des cours d’eau tout en maintenant les usages et/ou les accès, notamment pour l’exploitation forestière, une activité essentielle pour les communes du Parc national.


Informations complémentaires : Céline Hanzen, chargée de mission « Eau » pour le Parc national de la Vallée de la Semois - chanzen@semois-chiers.be, +32 (0)471 74 60 44.

 
 
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